Et là, C’EST LA REVELATION !! Et si on changeait les mots? Et si, au lieu de parler de corps vulnérables, on parlait de corps exposés?
Depuis quelques temps, je participe à un cycle de réunions organisé par l’ONDA (Office National pour la Diffusion des Arts) et le British Council ; un espace de rencontres pour danseurs et danseuses handi-e-s et autres acteur-trice-s de la vie culturelle britannique et française. A la fin de la réunion, j’ai dit qu’il était dommage qu’en France, sur les scènes artistiques, le corps handicapé ne soit vu seulement comme un corps vulnérable. Une artiste britannique m’a alors répondu : « moi j’essaye de ne plus dire « corps vulnérable », mais « corps exposé ». C’est fou comme un seul petit mot peut renverser tant de paradigme : ce n’est plus la faute à mon corps, c’est la responsabilité du social qui expose mon corps à la violence.
Ca a fait écho à une réflexion que j’ai depuis le début de l’épidémie de CO-VID : je ne sors plus, je me suis auto-exclus pendant l’été et avant le second confinement, et je voyais, dans le regard des gens, le prisme de la vulnérabilité s’abattre sur mon corps. Or, ce n’est pas parce que je suis plus vulnérable au virus (j’ai trente ans et un excellent système immunitaire), mais c’est plutôt parce que je crains que, si je dois aller à l’hôpîtal, le validisme des médecins privilégie un-e patient-e valide à moi. Pour moi, c’est la double roulette russe. Je me disais que ce n’était pas au virus que j’étais plus vulnérable, mais au regard des médecins.
Or, je crois que le mot « exposé » est un terme plus pertinent ; et que les corps qu’on dit vulnérables sont en fait les plus exposés socialement ; c’est souvent leur expositiion qui les rend vulnérables.
N.B. : Je ferai un article pour parler du travail des danseurs et danseuses que je rencontre lors de ces réunions. Aussitôt que mon ordi sera réparé, à vrai dire…
En Belgique la définition du handicap est une inadaptation de la société à une situation particulière comme l’obésité.
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